domingo, 28 de mayo de 2017

Gabrielle de Polignac, l'alter ego de Marie-Antoinette

Gabrielle de Polignac, l'alter ego de Marie-Antoinette

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Les Polignac ne vivent pratiquement plus à Lavoûte au XVIIIe siècle : bah, on préfère Versailles à l’Auvergne, hein ! C’est à cette époque qu’on rencontre les plus célèbres Polignac : Jules de Polignac et sa femme Gabrielle de Polastron, les amis de la reine Marie-Antoinette !


Gabrielle rêve de paillettes

Yolande-Martine-Gabrielle naît dans une famille noble mais sans un rond en poche. On la marie à 18 ans à Jules de Polignac. Pas de bol ! Ledit Polignac, un colonel, n’est pas plus riche qu’elle...

Mais il a de la chance, le Julot, d’avoir pêché une femme comme Gabrielle : toute gracieuse, avec un petit nez retroussé, de beaux yeux bleu foncé, une bouche vermeille et irrésistible... On lit dans la bio des frères Goncourt sur Marie-Antoinette :

« Le naturel, le laisser-aller, l’abandon, charmaient chez Mme de Polignac la négligence était sa coquetterie, le déshabillé sa grande toilette ; et rien ne la parait mieux qu’un rien une rose dans les cheveux, un peignoir, une chemise, comme on disait, plus blanche que neige, la toilette libre matinale, aérienne et flottante qu’ont essayé de saisir les crayons du comte de Paroy. »
Mais toute jolie et élégante qu’elle soit, Gabrielle n’a pas un kopeck, aussi elle se tient loin de la cour de Versailles. Et ne fait que rêver de la vie de paillettes, là-bas, paumée dans son trou auvergnat ! Elle en a gros.

Et puis un beau jour, elle retourne à Versailles et là, tiens ! La reine finit par la remarquer à un bal, en 1775. Gabrielle a 26 ans. Marie-Antoinette va vers elle, lui demande pourquoi on ne la voit jamais ici.

Gabrielle ne rougit même pas quand elle répond qu’elle n’en a pas les moyens. Marie-Antoinette semble touchée par sa franchise, ça y est : ce sera sa nouvelle grande amie !

Les Polignac sacrément bien en vue

La reine la prend sous son aile, la couvre de privilèges, on les voit toujours bras dessus dessous à Versailles... Et c’est la famille endettée de Gabrielle qui va être contente. Papa devient ambassadeur en plus de sa pension.

La belle-sœur Diane (moche, bossue, multipliant les scandales, mais elle fait rigoler tout le monde) dame d’honneur de la cour et bien sûr Gabrielle elle-même qui devient gouvernante des Enfants de France. Sans compter les 400 000 livres de dettes, pfiouf, effacés, et la fille de Gabrielle qui touche 800 000 livres de dot...

La famille coûte à la reine un demi-million de livres par an, pendant que le peuple de France crève de faim, mais bon... on comprend pourquoi la Polignac devient l’exemple parfait de la noblesse dépravée qui dépense sans compter. Les Polignac sont partout à la cour, on les envie, on les maudit !

Ca y est : les jaloux grincent des dents

Mais on accuse bientôt la belle Gabrielle de tous les maux, de mal conseiller la famille royale, pire, d’entretenir des liens douteux avec la reine... Gabrielle est le rayon de soleil de Marie-Antoinette, pourtant : il suffit de les regarder ! Là, vous les voyez ?

Riant à perdre haleine, se chuchotant des trucs à l’oreille, se décoiffant et se chamaillant pour un rien. Oui, mais quand on est une reine, on ne fait pas ces choses-là... La cour commence à jaser.

Mercy-Argenteau informe Marie-Thérèse dans une lettre de 1779 que la reine s’enferme des heures chez elle avec la Jules... leurs élans et embrassades choquent tout le monde et un pamphlet dit que Marie-Antoinette témoigne « la sollicitude d’un amant pour sa maîtresse. » Eh, mais on se calme !

On se met à la place de la reine 30 secondes, siouplait : trouver une vraie amie, dans ce milieu si factice, d’apparences, c’est si rare ! Avant d’être une reine, Antoinette est une jeune femme pleine de vie... D’ailleurs elle dit : « Seule avec elle, je ne suis plus reine, je suis moi ! » Alors en même temps que la colère du peuple affamé gronde, les libelles arrivent.

Du venin pour Gabrielle

En plus de son suédois Fersen, du comte d’Artois et de Lauzun, on accuse la reine de relations homosexuelles. Manquait plus qu’ça ! Reine lubrique, insatiable, il les lui faut tous.

Voilà que les pamphlets cochons fleurissent, comme ce Godemiché Royal (authentique) ou Les Fureurs utérines « dont la mère en proscrira la lecture à sa fille » dit la préface. Roh, tout est bon dans le cochon ?

Alors, pourquoi pas une liaison avec sa meilleure copine, la belle Gabrielle, la comtesse Jules comme on l’appelle familièrement ? Pis, c’est pas nouveau : déjà vers 1780, on parle des relations très proches de Marie-Antoinette et de Gabrielle.

Scandale, leurs accolades ne respectent pas l’étiquette ! Dans La liste civile, Gabrielle devient une « femme prostituée, tribade, séductrice et escroqueuse », une « gueuse vomie par les enfers ».

Les relations homosexuelles ne font aucun doute, on se déchaîne. On fait dire à la reine, une fois morte, qui va en Enfer et y rencontre la Du Barry dans Descente de la Du Barry aux enfers, sa réception à la cour de Pluton par la femme Capet, caquetage entre ces deux catins (1793) :

« Tu vas remplacer ma Polignac. Je vois déjà en toi ma tendre Jules. Deviens caressante comme elle. Tiens, baise-moi. »

C’est violent, pas vrai ? Et encore, on vous passe les trucs plus crus... « Adieu la plus tendre des amies ! Que ce mot est affreux... mais il est nécessaire. Adieu ! Je n’ai que la force de vous embrasser » dit la reine en 1789 avant que Gabrielle n’émigre.

Celle-ci mourra en 1793 : non, pas sur l’échafaud, mais d’un cancer du sein qui la terrasse à l’âge de 44 ans seulement, à Vienne... 50 jours après la reine.

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