sábado, 7 de julio de 2018

Rumores en whatsapp que acaban en linchamientos (en francais)

Más de veinte personas asesinadas a partir de rumores falsos echados a correr en la famosa red social provocan una alarma en las autoridades de la India.
Se acusa a las víctimas del secuestro de menores, un crimen tan usual como temido en la región.




Inde : comment les « fake news » deviennent source de lynchages
Plus d’une vingtaine de personnes ont été tuées ces deux derniers mois en Inde. Des rumeurs virtuelles au danger réel, décryptage d’un phénomène nourri par les peurs locales.


https://www.lemonde.fr/international/article/2018/07/05/inde-comment-les-fake-news-deviennent-source-de-lynchages_5326631_3210.html

Enfants enlevés et peur des étrangers

Il s’agit du dernier épisode en date d’une série d’agressions survenues dans le pays, à l’origine de plus d’une vingtaine de victimes depuis le 10 mai. En cause, des vidéos devenues virales sur des groupes WhatsApp, mettant en scène des enlèvements d’enfants, sujet particulièrement sensible en Inde, où près de 50 000 mineurs disparaissent chaque année. Sur les écrans, les films au succès international Slumdog Millionaire (de Danny Boyle, 2009) et Lion (de Garth Davis, 2016) sont particulièrement révélateurs de ce phénomène ; dans les deux, l’acteur Dev Patel incarne des personnages confrontés, enfants, à du trafic de mineurs.

Si ces « fake news » propagées sur les réseaux sociaux ont autant de retentissement, c’est en raison des craintes qu’elles attisent, propices à créer ces phénomènes de folie meurtrière collective. Les fondements de ces rumeurs sont toujours les mêmes, « des enfants enlevés et la peur des étrangers », résume le docteur Shiv Visvanathan, socio-anthropologue indien. « Exilés dans leur propre pays, les travailleurs pauvres sont systématiquement ciblés », les rumeurs se nourrissant des préjugés. « L’inconscient est piégé par les fake news propagées par les technologies. Et le plus effrayant, c’est qu’on ne sait pas comment les contrer », souligne le Dr Shiv Visvanathan. Dans ce pays de fortes migrations internes, il en déduit que les attaques seront amenées à se multiplier.

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https://www.nouvelobs.com/monde/20180627.OBS8832/en-inde-des-rumeurs-sur-whatsapp-declenchent-une-vague-d-agressions.html

"Un problème social compliqué"

Face à ce fléau, les experts appellent à une éducation à l'information et au bon usage des plateformes en ligne, mais ces fausses informations sont souvent prises pour argent comptant par des médias locaux peu regardants. Et le chiffrement des messages sur Whatsapp fait qu'il est presque impossible de remonter à la source des rumeurs.

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http://www.liberation.fr/planete/2018/07/03/en-inde-une-rumeur-un-lynchage-et-internet-baillonne_1663537

22 personnes tuées à cause des «fake news»

Si elles ont été endiguées dans le Tripura, les fausses rumeurs continuent d’aller bon train dans le reste du pays. Ils sont 22 Indiens et Indiennes à avoir péri sous les coups de leurs pairs depuis le 10 mai après ces rumeurs, dont neuf en l’espace d’une semaine. «Au cours des deux derniers mois, au moins 14-15 cas de lynchages ont été signalés à travers le pays. Il s’agit notamment des incidents de lynchage au Tamil Nadu, à l’Assam, au Maharashtra, à l’Uttar Pradesh, au Telangana, au Karnataka, au Chattisgarh, au Bengale occidental, au Gujarat et à l’Andhra Pradesh», rappelle le quotidien India Today, qui s’inquiète du nombre croissant de ces attaques dans le pays.

Dans la plupart des cas, les victimes sont dénoncées comme kidnappeurs d’enfants. L’Inde comptabilise plusieurs milliers de disparitions d’enfants par an. Avec le viol de mineurs, le phénomène constitue l’un des principaux maux qui rongent la société. Les «fake news» pourraient bien être le prochain.

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http://www.parismatch.com/Actu/International/Inde-une-rumeur-sur-WhatsApp-provoque-le-lynchage-de-cinq-personnes-1551692

Inde : une rumeur sur WhatsApp provoque le lynchage de cinq personnes


Vingt-trois personnes ont été arrêtées lundi par la police indienne. Elles sont accusées d'avoir lynché cinq hommes ce week-end, suite à des rumeurs lancées sur WhatsApp.

La police indienne a annoncé lundi l'arrestation de 23 personnes accusées du lynchage de cinq hommes ce week-end, lors de nouvelles violences attribuées à de fausses rumeurs circulant sur WhatsApp. Plus de 25 personnes ont été tuées ces derniers mois dans le pays dans des agressions collectives provoquées par des "fake news" sur la présence de prétendus ravisseurs d'enfants, selon des estimations des médias locaux.

Dans cette nouvelle affaire, une foule s'en est prise dimanche à huit hommes dans le district de Dhule (Maharashtra, ouest), à 300 km au nord-est de la capitale économique Bombay. D'après la police, l'agression a débuté après que les habitants ont vu l'un des membres du groupe parler à un enfant à leur descente d'un bus près du village de Rainpada. "Ils ont été pris à partie par les locaux qui s'étaient rassemblés pour le marché du dimanche et les soupçonnaient d'être des kidnappeurs d'enfants", a déclaré à l'AFP M Ramkumar, chef de la police de Dhule.

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https://www.lemonde.fr/international/article/2018/07/05/inde-comment-les-fake-news-deviennent-source-de-lynchages_5326631_3210.html

« En Inde, technologie et barbarisme s’associent »

« Les lynchages envers des minorités ne sont pas exceptionnels en Inde », affirme le socio-anthropologue, mais leur fréquence a atteint une dimension inédite, une quinzaine sont désormais recensés dans près dix d’Etats du pays, avec l’utilisation massive des réseaux sociaux. Très populaire en Inde, WhatsApp a attiré plus de 200 millions d’utilisateurs (soit 15 % de la population), son plus grand marché au monde. Les épisodes de violence atteignent même les villages les plus reculés, où les rumeurs circulent sur des smartphones à bas coût. Avertis du soi-disant « danger », de nombreux internautes se sentent investis d’une mission et souhaitent à leur tour le partager à leur communauté. Cette information en cascades devient dès lors un mécanisme impossible à enrayer.

« En Inde, technologie et barbarisme s’associent, c’est ce que j’appelle le “techno-barbarisme” », précise le Dr Shiv Visvanathan. Il inscrit ce phénomène dans un contexte plus large de normalisation de la violence, devenue « l’une des plus grandes formes de divertissement » de la population indienne. Il dénonce le partage quotidien de selfies, vidéos et tweets haineux, légitimant la violence gratifiée par les « like » des réseaux. Le lynchage d’un homme issu de la minorité autochtone Adivasi dans l’Etat du Kerala, le 22 février, a ainsi été photographié, filmé, et largement diffusé. Cela contribue à alimenter les tensions entre communautés, problème endémique de la société indienne.

 Notre reportage :   L’Inde sous le choc après le viol et l’assassinat d’une fillette musulmane

C’est également en raison du manque de confiance envers les forces de l’ordre, que la population a tendance à assurer sa propre défense, affirme le socio-anthropologue. En témoigne l’affaire d’Asifa Bano, fillette musulmane âgée de 8 ans, brutalisée en raison de sa religion. Enlevée le 10 janvier, elle a été battue et violée à de nombreuses reprises dans un temple hindou. A la suite des manifestations à Delhi en avril dénonçant une enquête bâclée, Le Monde s’était procuré l’acte d’accusation de la police qui révélait la complicité de la police locale. Contre rémunération, deux policiers ont fait disparaître des indices et ont lavé la tunique de la fillette pour faire disparaître son sang, avant de la confier à la police scientifique. Le chef de file de l’opposition, Rahul Gandhi, a dénoncé, le 13 avril, l’augmentation des violences à l’encontre des femmes, tout en condamnant un gouvernement qui « protège les violeurs ».

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