La France - Victime du changement climatique

Glaciers, pollens, vins... La France déjà victime du changement climatique


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Ma Terre / Environnement|Frédéric Mouchon|07 octobre 2018, 19h26 |MAJ : 07 octobre 2018, 19h36

 En 2015, dans le Vexin. Les sols français sont de plus en plus secs, selon l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique. LP/JEAN-BAPTISTE QUENTIN

Alors que l’on attend le dernier rapport des experts du Giec, le réchauffement climatique se fait déjà sentir dans l’Hexagone.


+1,5 °C. Pour le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) qui doit rendre les conclusions de son nouveau rapport dans la nuit, c’est l’augmentation de température à ne pas dépasser à la surface du globe d’ici la fin du siècle si l’on veut éviter que la machine climatique ne s’emballe. 
+1,5 °C de hausse du mercure, c’est déjà ce que la France a subi depuis 1900. Avec des conséquences déjà très visibles.

Les glaciers fondent. D’après l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc), les glaciers français ont globalement subi un retrait de 18,8 m en 2013 par rapport à 2001. Depuis 1911, le glacier d’Ossoue, dans les Pyrénées, s’est ainsi raccourci de 550 m et a perdu 75 m d’épaisseur. Dans les Alpes, des blocs entiers de montagne, jadis « tenus » par le gel permanent, subissent les effets de chaleur et ont tendance à s’écrouler.

Moins de neige en moyenne montagne. D’après les calculs de Météo France, la hauteur moyenne de neige au col de la Porte, à 1350 m en Chartreuse, a diminué de 39 cm depuis trente ans. Dans le même temps, la température de l’air a augmenté de presque 1 °C à cette altitude. « A Lyon, la température a augmenté de 1,7 °C en moyenne en l’espace d’un demi-siècle, avec 2 °C de plus en moyenne au printemps et +1,4 °C à l’automne », détaille Pierre Cannet, responsable des dossiers climat au sein de l’association WWF.

Davantage de pollens. Arbre très sensible aux événements climatiques à long terme, le bouleau a été retenu par les scientifiques comme indicateur du changement climatique et une étude a montré une augmentation de la quantité annuelle de pollens depuis la fin des années 1980. Le réchauffement a par ailleurs une influence sur la saison des pollens en augmentant sa durée. D’après les simulations scientifiques, ces effets vont se poursuivre et même s’amplifier.

Des aéroports submergés et des milliers de routes inondées. Le niveau de la mer s’est déjà élevé de 4,3 cm dans le monde au cours des dix dernières années. Dans l’hypothèse, pointée par le Giec, d’une élévation d’un mètre du niveau de la mer, plus de 15 000 km de routes communales, 1 967 km de voies ferrées et 355 km d’autoroutes seraient submergés une ou plusieurs fois par siècle. Hydrobiologistes à l’université de Corse, Antoine Orsini et Christophe Mori ont estimé qu’il ne serait plus possible d’atterrir sur les deux aéroports de Corse si le niveau de la mer augmente d’un mètre.

Des puits d’eau douce devenus salés. « Du fait d’une baisse de 30 % du débit des grands cours d’eau en Corse depuis les années 1950 et de l’élévation du niveau de la mer, il y a de plus en plus d’intrusions marines à l’intérieur des terres et de nombreux puits d’eau douce sont inutilisables car ils sont devenus salés » expliquent les deux hydrobiologistes.


Chenilles urticantes.

Des chenilles urticantes qui montent. Dans les années 1970, la fraîcheur du climat obligeait la chenille processionnaire du pin à stationner au sud de la Loire. Le réchauffement a permis à l’insecte de remonter vers le nord au rythme moyen de 2,7 km par an entre 1972 et 2009 avec une notable accélération à 4 km par an durant les dix dernières années.

Des sols de plus en plus secs. « Depuis le début des années 2000, on a noté une augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur et les sécheresses sont deux fois plus fréquentes que dans les années 1960 », détaille Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint de la climatologie à Météo France. Depuis le début du XXIe siècle, 11 années sur 16 ont dépassé la moyenne des surfaces touchées par des sécheresses sur la période 1961-1990. L’Onerc a observé une « tendance climatique à l’assèchement des sols en France sur quasiment tout le territoire et en toute saison ».

Des vagues plus hautes. « A l’instar d’Irma, on estime que le dérèglement risque d’avoir des conséquences sur l’intensité des cyclones » souligne Pierre Cannet. « Même sur nos côtes, on constate que la hauteur des vagues lors des tempêtes s’est accentuée, soulignent Antoine Orsini et Christophe Mori. Jadis, les vagues les plus hautes mesuraient 6 m mais on en trouve désormais certaines qui montent à près de 9 m. »

Des vins plus forts en alcool. En moyenne, les vendanges ont lieu 15 jours plus tôt qu’il y a quarante ans. En Champagne, cette précocité s’est traduite par des rendements en baisse sur la dernière dizaine d’années. L’Institut national de la recherche agronomique (Inra) a noté des « effets […] sur la qualité des moûts de raisin récoltés avec une augmentation du taux de sucre ». Résultat : dans les vignobles du sud du pays, les vins ont pris un degré tous les dix ans.



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Le GIEC, qu’est-ce que c’est ?
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Par Guillaume Dumazet -    Publié le 13/08/2011 à 16h49  - Mis à jour le 29/10/2014
Créé en 1988 par l’ONU, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) a pour mission d’étudier les risques climatiques qu’encourent les sociétés des pays en voie de développement et des pays développés dans un futur proche et moyen. L’organisme a été fondé par deux institutions de l’ONU : l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). En tentant de mettre en perspective les activités humaines et les modifications récentes du climat, le GIEC a également une force de proposition. Il collecte des travaux scientifiques menés dans le monde entier, et les experts réfléchissent à des stratégies pour permettre aux sociétés d’éviter ou de s’adapter aux conséquences du changement climatique.
Comment travaille le GIEC ?
L’activité principale du GIEC est la production de rapports, issus d’une collecte d’informations scientifiques et techniques disponibles dans le monde entier, en ce qui concerne l’évolution du climat. Le GIEC ne possède pas son propre laboratoire et réalise une synthèse d’études déjà existantes.
 Le GIEC a pour objectif de créer, tous les cinq à sept ans, des rapports de mission exhaustifs permettant de mettre en exergue les évolutions climatiques sur une période de temps moyenne.
 Le GIEC fonctionne en 3 groupes dont chacun est co-présidé par un représentant des pays en voie de développement et un représentant des pays développés.
- Le Groupe 1 travaille sur les principes physiques et environnementaux de l’évolution du climat.
- Le Groupe 2 a pour mission d’identifier les conséquences probables du changement climatique sur nos sociétés.
- Le Groupe 3 tente de trouver les moyens de minimiser les risques du changement climatique.
 Une équipe spéciale s’occupe de mettre à jour des inventaires nationaux sur les gaz à effet de serre.
Une fois par an, représentants gouvernementaux, responsables institutionnels et scientifiques se rassemblent lors d’une grande table ronde sur les activités et les projets du GIEC.
L’actualité du GIEC
- Le GIEC a obtenu le Prix Nobel de la Paix en 2007.
 - Le groupe d’experts prépare actuellement le Rapport d’évaluation n°5, en accord avec les décisions prises lors de la session annuelle de 2008. Le rapport devrait être publié de 2013 à 2014.
 - Un rapport spécial sur « l’Energie renouvelable et les moyens de minimiser les changements climatiques » est en cours de préparation et devrait être publié en 2010.
- Un deuxième rapport spécial intitulé « Gérer les risques de catastrophes naturelles pour améliorer l’adaptation aux changements climatiques » vient d’être commencé par le GIEC. Sa publication est prévue pour 2011.
Le GIEC en un chiffre
+2°C. C’est, selon le GIEC, la hausse moyenne des températures dans l’hémisphère Nord depuis 1970.

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