domingo, 4 de agosto de 2019

Cet article n'a pas été rédigé par un robot

"¿Qué podría pasar si el periodismo se hiciera con máquinas que respondieran a un patrón (en ambos sentidos) y se publicaran cientos de artículos de contenidos diversos pero un sentido direccionado a la manipulación? ¿Cuánto nos importan las firmas, los chequeos o la verdad misma? ¿Quién se vería más afectado: el público o los propios comunicadores"

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Foto: Reuters



A continuación una nota de Liberation. 
Se recomienda leerla completa en su fuente citada abajo.

Par Clara Potier — 30 octobre 2015 à 15:26
Non, cet article n'a pas non plus été écrit par un chat.
Photo Timothy A. Clary. AFP
Ceux que l'on appelle déjà «robots-journalistes» s'apprêtent à rentrer dans les rédactions. Décryptage.

http://www.liberation.fr/futurs/2015/10/30/cet-article-n-a-pas-ete-redige-par-un-robot_1409995

Cet article n'a pas été rédigé par un robot

Une indication pourrait bientôt apparaître dans les journaux, en marge des articles. Une pastille du genre : «Ce texte a été rédigé par un robot.» C’est en tout cas ce que laisse à penser la nouvelle expérience de Yandex, le géant russe de l’Internet : le groupe s’apprête à lancer un service d’informations rédigées par des programmes informatiques, concernant dans un premier temps les prévisions météo ou le trafic routier. «Une sorte de prototype expérimental de l’agence de presse du futur», comme l’a souligné un porte-parole du propriétaire du moteur de recherche russe.

Quel est l'intérêt d'automatiser l'écriture ?

L’expérience de Yandex est loin d’être la première. En 2009, StatsMonkey voyait le jour. Développé au sein de l'université du Northwestern dans l'Illinois (Etats-Unis), ce programme d'intelligence artificielle avait été conçu pour fournir des comptes-rendus sportifs. Le Los Angeles Time publiait de son côté en 2014 un article comprenant des informations sur la localisation et la magnitude d’un séisme grâce à un algorithme créé par le chercheur Ken Schwencke. Plus récemment, en mars 2015, lors des élections départementales, le Monde a utilisé des algorithmes pour éditer des petits textes sur les résultats de ces élections. Pour chacun des 2 000 cantons, le site avait généré automatiquement une brève du type : «Le binôme constitué de X et de Y est arrivé en tête…»

L’intérêt principal, c'est le gain de temps dans le traitement de l’information. «Si les brèves sont rédigées par des algorithmes, le journaliste pourra travailler sur autre chose : se concentrer sur ses investigations, aller sur le terrain, renforcer ses enquêtes», explique Jean-Gabriel Ganascia, expert en intelligence artificielle et professeur à l’université Pierre-et-Marie-Curie à Paris. Même chose pour la recherche de données : «Un journaliste pourrait passer des heures à chercher des infos qui ne seraient pas bien référencées par exemple. L’algorithme, lui, irait beaucoup plus vite  et pourrait même détecter ce qui est caché sur le cyberespace.»

Pourquoi uniquement des formats courts ?

Si Yandex ou Le Monde ne se concentrent que sur des formats de type brève de prévisions météo, trafic routier ou données électorales, c’est parce que «ce genre d’informations est facile à codifier pour les algorithmes, parce que justement elles sont répétitives», précise Jean-Gabriel Ganascia. Outre le format court, les algorithmes opèrent sur des domaines bien précis : «Les robots en question sont, à ma connaissance, spécialisés. Ils sont à l’affût d’un certain type d’événement (par exemple les tremblements de terre) et vont tenter de mesurer certains paramètres (par exemple l'amplitude, la distance aux agglomérations, le nombre de victimes, les dégâts). »

Comment ça marche ?

La plupart de ces programmes suivent le principe du texte à trous : la structure des phrases est élaborée à l’avance et les différents algorithmes utilisés n’ont plus qu’à les compléter en insérant la bonne information au bon endroit. Ainsi, dans le phrase «A X, la liste Y est arrivée en tête avec Z% des voix», il suffit au robot-journaliste d’identifier le lieu de l’élection (X), la liste vainqueur (Y) et son score (Z). Certains, plus poussés, font également varier les formulations pour rompre la monotonie. Pour cela, ils piochent dans des base de données de synonymes ou d'expressions équivalentes : «A X, c’est la liste Y qui a remporté l’élection avec Z% des suffrages.»

Les algorithmes comprennent-ils ce qu’ils rédigent ?

«On peut commencer à parler de "compréhension" pour un robot spécialisé qui attend un certain paramètre pour un certain type d’événement», expose Jean-Louis Dessalles, chercheur en intelligence artificielle, qui prend l’exemple d’un algorithme qui «posséderait des connaissances d’arrière-plan». Ainsi, un épicentre proche d’une ville, signifierait, en cas de séisme, un nombre de victime important : «Le programme serait donc capable de raisonner un peu sur l’événement, en s’étonnant que le séisme ait fait peu de victimes. Ce genre de commentaire démontre un minimum de compréhension.» Rappelant que la compréhension humaine va «bien sûr bien au-delà», il explique : «Nous formons des représentations de l’événement : nous imaginons le lieu de l’épicentre, nous nous figurons la désorganisation, nous mesurons éventuellement l’émotion en la ressentant un peu. Et nous fabriquons un raisonnement logique à partir de ces représentations, de manière bien moins formatée que ne le fait le robot.»

Est-ce la fin des journalistes ?

«L'impact des robots journalistes va aller grandissant pour tout ce qui est des dépêches factuelles où la rapidité est critique, affirme Jean-Louis Dessalles. En revanche, pour tout ce qui demande une analyse conceptuelle et logique, il reste des verrous à lever, même si nous avons réalisé des progrès significatifs sur le plan théorique ces dernières années.»

Jean-Gabriel Ganascia ajoute : «Ces algorithmes, comme les nouvelles technologies, ne détruisent pas les métiers, mais les transforment.» Une complémentarité qui peut également trouver sa source dans la diffusion de l’information, façon Snowden, selon lui : «Le journaliste reste important pour faire le lien entre les données, les information brutes et la transmission au grand public.»

Car l’algorithme n’est pas encore apte à réfléchir ou imaginer, comme le note Jean-Gabriel Ganascia : «Si on part d’infos sur Internet ou d’une brève, l’algorithme peut en extraire la substance, les infos, pour en faire un petit texte très lisible. Ça ne demande pas d’imagination.» Il en est convaincu, «pour l’instant, aucun robot n’est capable de prendre la place totale des journalistes. Le journaliste choisit ses sujets, réfléchit. Un algorithme ne le peut pas. Et pour tout ce qui est de l’ordre du ressenti, des traumatismes, pareil : on ne peut pas faire appel à ces programmes».

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